jeudi 26 mars 2009

montains of kaikoura

Hello à tous,
Je viens de rentrer de ma randonnée de trois jours dans le montagnes de Kaikoura. Cela ne s'est pas vraiment déroulé comme prévu...

Je suis donc parti mardi matin tôt (8h) avec un déjeuner à l'anglaise dans le ventre vu que je n'allais rien manger de chaud pendant trois jours. J'ai laissé une partie de mes affaires dans une auberge de jeunesse histoire de m'alléger au maximum. Les montagnes étant situées à 20km du centre de la ville, j'ai d'abord essayé de faire du stop pour y arriver mais ça n'a pas marché et j'ai du tout faire à pied. A 12h j'étais au pied des montagnes et commençais l'ascension vers la première hutte (altitude 1000 m) que j'atteignis en 3h. J'ai dormi là car la prochaine hutte était trop loin. Il y avait un couple de Tchèques plutôt sympa et on a fait un feu pour pas avoir trop froid la nuit. Je suis sorti durant la soirée pour observer les étoiles...merveilleux, jamais vu un ciel étoilé si beau. Jusque là, tout se passait très bien.

Le lendemain, je ai commencé l'ascension du mount Fyffe (1610 m) avec les Tchèques et je suis arrivé au sommet vers 12h. Là j'avais un choix à faire, soit je redescendais par le même chemin, les Tchèques me proposant de me ramener en voiture jusque Kaikoura soit je continuais et passais en tout deux nuits en montagnes. Évidemment, j'ai pris la solution offensive et j'ai continué ma route seul, faut dire que le chemin sur la crête d'une chaîne de montagnes valait vraiment la peine: la mer à droite et les montagnes aux sommets enneigés à gauche...magnifique. Le problème est que c'était un autre type de chemin, beaucoup plus dur à suivre mais ça ne m'a pas effrayé. J'ai donc marché sur la crête puis j'ai descendu la montagne par un chemin vraiment dangereux (style à devoir glisser sur les pierres pour descendre...un peu comme si je skiais sur un lit de pierre) et ce pendant une bonne heure. Ensuite, la carte indiquait que le chemin longeait une rivière. Je pensais donc que ce serait plutôt facile et plat. En fait, le chemin en question, c'était la rivière et il fallait sauter de pierre en pierre, ce qui prend vraiment beaucoup de temps. Heureusement, le décors était superbe. Le problème est que plus j'avançais, plus des petites rivières ou des cascades venaient s'ajouter et donc il y avait de plus en plus d'eau. Tellement qu'à un moment, fini les plaisanteries, j'ai sauté les pieds dans l'eau et tant pis pour le froid aux pieds...j'avais pas trop le choix en fait, ça devenait vraiment impossible sans mettre les pieds dans l'eau. Plus j'avançais, plus la marche devenait difficile et dangereuse (je me suis vautré 2-3 fois, heureusement sans gravité). Normalement, la hutte dans laquelle je devais dormir était située à 2h de marche après le commencement de la rivière. Le problème est que je n'ai jamais vu aucune indication pour cette hutte et au bout de 4h de marche dans la rivière, j'ai bien du me rendre à l'évidence: j'avais loupé la hutte...plutôt inquiétant, d'autant que le soleil commençait à décliner et que je n'avais pas de tente. Que faire? Soit je fais demi-tour et je cherche la hutte que je ne trouverai peut-être jamais, soit je continue vaille que vaille. J'ai choisi cette deuxième solution et j'ai encore marché deux heures le long de cette satanée rivière. Le tout en me disant « et merde, je suis bon pour dormir à la belle étoile, seul, perdu au milieu de nul part ». Au bout de ces deux heures, je suis tombé sur un panneau me proposant deux alternatives: la première était de rejoindre le parking (début de la marche) ce qui prenait deux heures. Très bien, mais une fois au parking, je ne pouvais que dormir sur place à la belle étoile. En fait, le seul avantage était que le chemin était relativement plat et facile. Deuxième solution, prendre un petit chemin qui remontait jusque la hutte dans laquelle j'avais dormi la veille. Mais ça voulait dire remonter un dénivelé de 1000 m, le tout sur un petit chemin merdique, avec déjà 9h de marche dans les jambes et avec le soleil qui commençait à disparaître à l'horizon. En gros soit je dormais à la belle étoile, soit je tentais de rejoindre la hutte mais par un chemin hyper dur physiquement (très très raide). Finalement, c'est la soif qui a décidé pour moi. En effet, je n'avais plus une goutte d'eau et il y avait de l'eau à la hutte mais pas au parking. Me voilà donc parti sur un petit chemin forestier très très pentu avec mon sac et mes 9 heures de marches dans les jambes. Pour ne rien arranger, le chemin était vraiment pourri et de temps en temps, je perdais le sentier, ce qui m'obligeait à grimper dans la forêt à la verticale à travers broussailles pour retrouver le chemin. En plus, c'était vraiment une course contre le soleil parce que la luminosité déclinait à vue d'oeil. J'ai cependant mordu sur ma chique (en pensant au lit et à l'eau qui m'attendaient en haut) et donné tout ce que j'avais: je suis monté presque sans arrêt, sans eau et en perdant des litres de transpiration à cause de cette fichue pente ultra raide et, finalement, j'y suis arrivé, vous ne pouvez pas imaginer mon soulagement lorsque j'ai vu la hutte et surtout le bidon d'eau de pluie à côté (j'ai du boire 1L30 en une fois tellement j'avais soif). Il y avait 4 personnes dans la hutte qui ont donc vu débarquer à 8h30 du soir, dans le noir, un type trempé de transpiration, à bout de force et qui s'est jeté sur l'eau comme si sa vie en dépendait. On en a beaucoup rigolé après! J'ai tout de suite sympathisé avec ces 4 personnes, deux Allemandes et deux Français et nous avons passé une super soirée au coin du feu. Je ne sentais plus mes jambes, 11h de marche en montagne, c'est vraiment trop.
Lendemain, je n'avais plus qu'à redescendre avec les Allemandes et elles m'ont déposé en voiture à mon auberge de jeunesse (après avoir dégusté une glace le long de plage).

Ce qui est sur c'est que je me souviendrai de cette journée de 11h de marche, seul dans les montagnes néo-zélandaises. Je pense que je n'ai jamais été puiser aussi loin dans mes réserves (physiquement je veux dire). Sans déconner, j'étais pas loin de m'éffondrer quand j'ai vu la hutte! Ceci dit, après coup, j'en suis très content, j'ai pu tester ma résistance et je sais maintenant que, lorsque le besoin s'en fait resentir, je suis capable de me dépasser physiquement.
Je pars bientôt en Australie retrouver les autres, yahaaaahhhhh!!!
Bon vent à tous,
Martin

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